La voyance et le respect du secret professionnel : enjeux juridiques et déontologiques

En matière de voyance, les praticiens sont souvent confrontés à des situations dans lesquelles ils ont accès à des informations confidentielles concernant leurs clients. La question du respect du secret professionnel se pose ainsi avec acuité dans ce domaine, d’autant plus que les enjeux juridiques et déontologiques sont conséquents.

Le secret professionnel : un cadre juridique à respecter

Le secret professionnel est une obligation légale qui s’impose aux professionnels de la santé, aux avocats, aux notaires, aux travailleurs sociaux, et bien d’autres encore. En matière de voyance, le cadre juridique n’est pas toujours clair, notamment parce que cette profession n’est pas réglementée. Toutefois, il est couramment admis que la divulgation d’informations confidentielles obtenues lors d’une consultation peut engager la responsabilité civile et/ou pénale du praticien.

En effet, l’article 226-13 du Code pénal dispose que « la révélation d’une information à caractère secret par une personne qui en est dépositaire soit par état ou par profession, soit en raison d’une fonction ou d’une mission temporaire, est punie d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende ». Cette disposition peut être invoquée lorsque le praticien a eu accès à des informations confidentielles dans le cadre de son activité professionnelle.

Les enjeux déontologiques de la confidentialité

Outre les aspects juridiques, le respect du secret professionnel revêt également une dimension déontologique. En effet, les praticiens de la voyance doivent adopter une attitude responsable et éthique vis-à-vis de leurs clients. La confiance que ces derniers accordent à leur voyant repose en grande partie sur l’assurance que leurs confidences seront préservées.

Ainsi, il est essentiel pour les professionnels de la voyance de garantir le respect du secret professionnel, notamment en veillant à ne pas divulguer d’informations sensibles à des tiers. Pour ce faire, ils peuvent mettre en place diverses mesures, telles que la sécurisation des données stockées (par exemple, par le biais d’un mot de passe), ou encore la destruction systématique des notes prises lors d’une consultation.

La protection des données personnelles : un enjeu majeur

Le respect du secret professionnel s’inscrit dans une problématique plus large, celle de la protection des données personnelles. Les voyants sont souvent amenés à traiter des informations sensibles concernant leurs clients (état civil, situation familiale, professionnelle ou financière…). Il est donc crucial pour eux d’être attentifs au respect des règles relatives à la protection des données personnelles.

Dans cette optique, le Règlement général sur la protection des données (RGPD), entré en vigueur en mai 2018 au sein de l’Union européenne, constitue un cadre juridique de référence. Il impose aux professionnels de la voyance, comme à toute autre entreprise traitant des données personnelles, des obligations en matière de respect du consentement des personnes concernées, d’information sur les finalités du traitement et de sécurisation des données.

Les recours possibles en cas d’atteinte au secret professionnel

Si un client estime que son voyant a manqué à son obligation de respecter le secret professionnel, il dispose de plusieurs recours possibles. Tout d’abord, il peut tenter de résoudre le conflit à l’amiable avec le praticien concerné. Si cette démarche échoue, il peut alors engager une action en justice, soit sur le fondement du droit civil (en invoquant par exemple une violation de la vie privée), soit sur celui du droit pénal (en se référant à l’article 226-13 du Code pénal).

Dans ce contexte, il est essentiel pour les professionnels de la voyance d’être conscients des enjeux juridiques et déontologiques liés au respect du secret professionnel et de se conformer scrupuleusement aux règles qui s’y rapportent.

En résumé, la question du respect du secret professionnel revêt une importance majeure pour les praticiens de la voyance, tant sur le plan juridique que déontologique. Pour préserver la confiance de leurs clients et éviter d’éventuelles sanctions pénales ou civiles, il leur appartient d’adopter une démarche rigoureuse et responsable vis-à-vis des informations confidentielles qu’ils sont amenés à traiter. La protection des données personnelles, notamment au regard du RGPD, constitue également un enjeu essentiel pour ces professionnels.